Château-Thierry
De la peau du Lion l’Âne s’étant vêtu
Etait craint partout à la ronde,
Et bien qu’Animal sans vertu, [1]
Il faisait trembler tout le monde.
Un petit bout d’oreille échappé par malheur
Découvrit la fourbe [2] et l’erreur.
Martin [3] fit alors son office.
Ceux qui ne savaient pas la ruse et la malice [4]
S’étonnaient de voir que Martin
Chassât les Lions au moulin. [5]
Force gens font du bruit [6] en France
Par qui cet apologue est rendu familier.
Un équipage cavalier [7]
Fait les trois quarts de leur vaillance.
[1] courage
[2] malhonnêteté
[3] "On dit ...Martin bâton, en parlant d’un bâton dont on frappe les ânes, qu’on appelle Martin, comme si on disait le bâton à Martin "
[4] le sens actuel de "disposition à railler, à taquiner, sans méchanceté réelle, facétie" est apparu au milieu du XVIIème siècle
[5] les lions, d’ordinaire, ne vont pas porter de grain au moulin
[6] font parler d’eux
[7] tout ce qui est nécessaire pour s’entretenir honorablement ;
cavalier : noble, conquérant, portant épée