Musée Jean de La Fontaine

Château-Thierry

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Fables :
Chien (Le) à qui on a coupé les oreilles

Livre X, fable 8
LE CHIEN A QUI ON A COUPÉ LES OREILLES

Qu’ai-je fait, pour me voir ainsi

Mutilé par mon propre maître ?

Le bel état où me voici !

Devant les autres chiens oserai-je paraître ?

Ô rois des animaux, ou plutôt leurs tyrans,

Qui vous ferait choses pareilles ?

Ainsi criait Mouflar, jeune Dogue ; et les gens,

Peu touchés de ses cris douloureux et perçants,

Venaient de lui couper sans pitié les oreilles.

Mouflar y croyait perdre : il vit avec le temps

Qu’il y gagnait beaucoup ; car étant de nature

A piller [1] ses pareils, mainte mésaventure

L’aurait fait retourner chez lui

Avec cette partie en cent lieux altérée ;

Chien hargneux a toujours l’oreille déchirée.

Le moins qu’on peut laisser de prise aux dents d’autrui

C’est le mieux. Quand on n’a qu’un endroit à défendre,

On le munit, [2] de peur d’esclandre : [3]

Témoin maître Mouflar armé d’un gorgerin,

Du reste ayant d’oreille autant que sur ma main ;

Un Loup n’eût su par où le prendre.

[1mordre

[2munir : pourvoir et fournir de toutes les choses qui sont nécessaires (Richelet)

[3vieux mot qui signifiait autrefois un accident fâcheux (Furetière)