Musée Jean de La Fontaine

Château-Thierry

Découvrir le muséeSa vie, son œuvreActualités
En pratique
En pratique

Horaires, tarifs et accès

Tarifs des visites

Visites guidées

Réservations de groupes

Boutique

Nous contacter

Histoire de la maison
Parcours de visite
Les collections
L’Association pour le musée
Fables
Contes
Biographie de Jean de La Fontaine
Espace enfants
La Fontaine en vidéo
FERMETURE POUR TRAVAUX
Restauration du Jardin de l’Amour
Appel aux dons
Parcours visuel et sonore Musair
En direct des réseaux sociaux (…)
Agenda du musée
Évènements passés
 

Fables :
Cheval (Le) et le Loup

Livre V, fable 8
LE CHEVAL ET LE LOUP

Un certain loup, dans la saison

Que les tièdes Zéphyrs ont l’herbe rajeunie,

Et que les Animaux quittent tous la maison,

Pour s’en aller chercher leur vie,

Un Loup, dis-je, au sortir des rigueurs de l’hiver,

Aperçut un Cheval qu’on avait mis au vert.

Je laisse à penser quelle joie !

Bonne chasse, dit-il, qui [1] l’aurait à son croc [2].

Eh ! que n’es-tu Mouton ? car tu me serais hoc [3] :

Au lieu qu’il faut ruser pour avoir cette proie.

Rusons donc. Ainsi dit, il vient à pas comptés,

Se dit écolier d’Hippocrate ;

Qu’il connaît les vertus et les propriétés

De tous les simples de ces prés,

Qu’il sait guérir, sans qu’il se flatte,

Toutes sortes de maux. Si Dom Coursier voulait

Ne point celer [4] sa maladie,

Lui Loup gratis le guérirait ;

Car le voir en cette prairie

Paître ainsi, sans être lié,

Témoignait quelque mal, selon la Médecine.

J’ai, dit la bête chevaline,

Une apostume [5] sous le pied.

Mon fils, dit le Docteur, il n’est point de partie

Susceptible de tant de maux.

J’ai l’honneur de servir Nos seigneurs les Chevaux,

Et fais aussi la Chirurgie.

Mon Galant ne songeait qu’à bien prendre son temps,

Afin de happer son malade.

L’autre qui s’en doutait lui lâche une ruade,

Qui vous lui met en marmelade

Les mandibules et les dents.

C’est bien fait (dit le loup en soi-même fort triste)

Chacun à son métier doit toujours s’attacher.

Tu veux faire ici l’Arboriste [6],

Et ne fus jamais que Boucher.

[1pour qui

[2crochet auquel on suspendait la viande

[3tu serais à moi (allusion à un jeu de cartes où
l’on dit "hoc" en jetant sur le tapis les cartes qui font gagner)

[4cacher

[5une tumeur

[6l’herboriste