Musée Jean de La Fontaine

Château-Thierry

Découvrir le muséeSa vie, son œuvreActualités
En pratique
En pratique

Horaires, tarifs et accès

Tarifs des visites

Visites guidées

Réservations de groupes

Boutique

Nous contacter

Histoire de la maison
Parcours de visite
Les collections
L’Association pour le musée
Fables
Contes
Biographie de Jean de La Fontaine
Espace enfants
La Fontaine en vidéo
FERMETURE POUR TRAVAUX
Restauration du Jardin de l’Amour
Appel aux dons
Parcours visuel et sonore Musair
En direct des réseaux sociaux (…)
Agenda du musée
Évènements passés
 

Fables :
Rien de trop

Livre IX, Fable XI

Notre fabuliste dans cette fable du livre IX, publiée en 1678, s’est inspiré de l’apologue bibliothécaire italien Laurentius Abstemius, aussi connu sous le nom de Lorenzo Bevilaqua, qui a vécu au XIVème siècle (1440/1508). La fable qui portait le numéro 187 s’intitulait : Les moutons qui tondaient les moissons de façon immodérée.

Le titre de la fable reprend la formule de sagesse, inscrite au fronton du temple de Delphes en Grèce d’où était originaire Ésope, une des sources principales d’inspiration de notre fabuliste.

Dans cette fable de 28 vers, Jean de La Fontaine, nous affirme ne point connaître de créature se comportant avec modération. Il prend l’exemple du blé qui épuise la terre par son développement. Pour contrer les excès du blé, Dieu permet aux montons de dévorer les blés trop invasifs. Les moutons trop nombreux à leur tour sont dévorés par les loups.
Enfin, Dieu accorde aux hommes de tuer les loups qui sont devenus trop omniprésents, l’homme abuse de ce privilège.
Jean de la Fontaine pour terminer nous dit que l’homme est celle des créatures qui a le plus de penchant pour vivre à excès, il va jusqu’à écrire qu un procès devrait lui être intenté.

Il parachève en constatant que l’homme est conscient de sa surconsommation, mais qu’il ne fait rien pour la corriger.

Fable qui se révèle, comme toujours chez Jean de la Fontaine toujours très en adéquation avec les dérives consuméristes de notre époque. Je ne vois point de créature se comporter modérément.

Il est certain tempérament [1]

Que le maître de la nature

Veut que l’on garde en tout. Le fait-on ? Nullement.

Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère.

Le blé, riche présent de la blonde Cérès [2]

Trop touffu bien souvent épuise les guérets ; [3]

En superfluités s’épandant d’ordinaire,

Et poussant trop abondamment,

Il ôte à son fruit l’aliment. [4]

L’arbre n’en fait pas moins ; tant le luxe [5] sait plaire !

Pour corriger le blé, Dieu permit aux moutons

De retrancher l’excès des prodigues moissons.

Tout au travers ils se jetèrent,

Gâtèrent tout, et tout broutèrent,

Tant que le Ciel permit aux loups

D’en croquer quelques-uns : ils les croquèrent tous ;

S’ils ne le firent pas, du moins ils y tâchèrent.

Puis le Ciel permit aux humains

De punir ces derniers : les humains abusèrent

À leur tour des ordres divins.

De tous les animaux [6] l’homme a le plus de pente

À se porter dedans l’excès.

Il faudrait faire le procès

Aux petits comme aux grands. Il n’est âme vivante

Qui ne pèche en ceci. Rien de trop est un point

Dont on parle sans cesse, et qu’on n’observe point.

[1modération, adoucissement

[2déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité chez les romains

[3Terre qui a été labourée en attendant les semailles d’automne

[4il a poussé en herbe au détriment du grain.

[5la luxuriance

[6les êtres animés