Musée Jean de La Fontaine

Château-Thierry

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Fables :
Villageois (Le) et le Serpent

Livre VI, Fable XIII

Comme le cite Jean de La Fontaine dans le premier vers, cette fable est issue du répertoire d’Ésope, qui vécut au VII-VI siècle avant J.C, qui est le père des fables. Chez Ésope la fable porte le titre du laboureur et le Serpent gelé, elle ne se compose que de quelques vers, où le grand Jean La Fontaine étire sa poésie sur 28 magnifiques vers.

Notre fabuliste, nous conte la mésaventure d’un paysan qui sauve un serpent de la mort par le froid. Mais comme le dit l’adage, chasser le naturel, et il revient au galop. Le serpent reprenant de la vigueur, attaque son bienfaiteur pour tout remerciement de sa bonne action.
Le paysan se défend en coupant la bête en quatre tronçons.
La morale nous dit qu’il faut être charitable, mais pour qui ? Et qu’il faut laisser une mort misérable aux ingrats.

La conclusion chez Ésope est plus cruelle, le laboureur meure sous l’attaque du serpent, avant de s’être exclamé :"Je l’ai bien mérité, ayant eu pitié d’un méchant. »

Ésope conte qu’un Manant, «  [1] »

Charitable autant que peu sage,

Un jour d’hiver se promenant

A l’entour de son héritage, [2]

Aperçut un Serpent sur la neige étendu,

Transi, gelé, perclus, immobile rendu,

N’ayant pas à vivre un quart d’heure.

Le Villageois le prend, l’emporte en sa demeure ;

Et, sans considérer quel sera le loyer [3]

D’une action de ce mérite,

Il l’étend le long du foyer,

Le réchauffe, le ressuscite.

L’animal engourdi sent à peine le chaud,

Que l’âme lui revient avec que la colère.

Il lève un peu la tête et puis siffle aussitôt,

Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut

Contre son bienfaiteur, son sauveur, et son père.

Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire ?

Tu mourras. A ces mots, plein d’un juste courroux,

Il vous prend sa cognée, il vous tranche la bête,

Il fait trois serpents de deux coups,

Un tronçon, la queue et la tête.

L’insecte [4] sautillant, cherche à se réunir,

Mais il ne put y parvenir.

Il est bon d’être charitable,

Mais envers qui ? c’est là le point.

Quant aux ingrats, il n’en est point

Qui ne meure enfin misérable.

[1Paysan

[2Propriété reçue en héritage.

[3 : salaire.

[4Insecte : « On appelle aussi ’insectes’ les animaux qui vivent après qu’ ils sont coupés en plusieurs parties, comme la grenouille, les lézards, serpents, vipères » (Furetière).