Les Fables de Jean de La Fontaine
Geai (Le) pare des plumes du Paon
Un paon muait : un geai prit son plumage ;
Puis après se l'accommoda ; [[se l'appropria et se l'adapta]]
Puis parmi d'autres paons tout fier se panada, [[comme si on disait : se paonadait,
(faire parade, se pavaner)]]
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué, [[ ces termes s'adressent aux gens de lettres
ou de théâtre, comme la moralité de la fable]]
Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte ;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
Et que l'on nomme plagiaires. [[au XVIIème, la propriété littéraire n'était
pas protégée et le plagiat était fréquent ]]
Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui :
Ce ne sont pas là mes affaires.